Fort de son savoir-faire en matière de J-RPG, Square Enix nous abreuve d’un nouvel épisode d’Octopath Traveler, suite de leur premier jeu ayant inauguré ce style si particulier de JRPG « 2D HD ». Que nous réserve donc cet Octopath Traveler II ?
Cette suite reprend les mêmes bases que son aîné, sorti sur Switch en 2018. Ainsi, nous suivons les pérégrinations de 8 aventuriers, cherchant chacun à accomplir une quête personnelle, le tout dans un enrobage du plus bel effet, mélange de 2D et de 3D. D’ailleurs, parlons-en de ces graphismes.
Comment ne pas avoir le coup de foudre devant ce mélange d’ancien et de nouveau, de tradition et de modernité ? Les personnages gardent ainsi ce style ancien des J-RPG des années 90, à base de sprites 2D, qui laisse libre court à l’imagination du joueur lorsqu’il s’agit de véhiculer les émotions des protagonistes. Mais leur environnement, lui, est bien en 3D, dans un style un peu « pixelisé » qui s’accorde parfaitement avec les personnages. La définition des décors s’est améliorée depuis le premier épisode, ceux-ci étant également plus vivants. La direction artistique du jeu est tout simplement sublime, et l’on se prend à regarder avec attention les détails de chaque niveau ainsi que les animations des personnages (différentes selon le personnage que l’on contrôle). Mention spéciale aux éclairages et effets visuels tels les particules, brouillard, effet de lumières et autres, dont le rendu donne une profondeur supplémentaire à ces graphismes hybrides. Au-delà de la technique, le jeu n’est pas avare et nous émerveille devant ses multiples panoramas. Les villes et villages sont tous très travaillés et nous imprègnent de l’ambiance qui y règne. La musique, quant à elle, est bien équilibrée: elle sait se montrer jolie tout en sachant se faire oublier lorsqu’il le faut. Il n’y a pas à dire, sur la forme, les équipes de Square Enix maîtrisent leurs sujets.
Tout comme le premier Octopath Traveler, vous pourrez commencer l’aventure avec le personnage de votre choix parmi les 8 disponibles tout au long du jeu. L’exploration du monde est entièrement ouverte dès le début du jeu, et vous pousse à aller chercher les compagnons que vous n’avez pas encore. Quel dommage cependant que la majorité des personnages soient autant stéréotypés ! Vous pourrez ainsi accomplir les quête de:
Fort heureusement, malgré ces points de départs assez communs et déjà vus, les personnages sont tous très attachants, et vous aurez rapidement votre petit préféré. Les quêtes principales sont intégralement doublées en anglais et japonais, et il faut entendre le marchand Partitio parler comme un Yakuza digne de Like a Dragon pour comprendre que le doublage est un grand plus. La traduction française essaie d’ailleurs de coller à ce jeu d’acteur, mais en fait parfois un peu trop. À force de vouloir donner des accents, la moitié des PNJ finissent par parler comme des campagnards.
Tout comme le premier épisode, l’histoire des personnages se déroule sous forme de chapitres. Nouveauté de ce nouvel opus, des chapitres « croisés » sont disponibles, intégrant deux personnages au sein d'un même récit. Square Enix essaie ici de répondre à l’un des gros reproches du jeu précédent, qui laissait souvent l’impression aux joueurs de suivre des histoires séparées sans conséquences les unes sur les autres.
En dehors des combats au tour par tour, chaque personnage dispose de deux capacités lui permettant d’interagir avec les PNJs: vol, séduction, marchandage, duel… Ces capacités changent avec le cycle jour/nuit, et, à l'image des classes des personnages, sont variées et permettent d’ouvrir certains passages contenants des coffres de valeur. Parlons justement de ces classes: chaque personnage dispose d'une classe à part entière. Mais il est également possible d'avoir des classes secondaires interchangeables: on peut ainsi créer un mage voleur ou un guerrier marchand, par exemple.
Certains combats sont bien équilibrés et il y a du challenge, notamment sur les boss. Il n'est pas rare de perdre contre ceux-ci avant de comprendre la stratégie à adopter. Le système de faille déjà présent dans le premier fait son retour: il faut trouver le point faible de l'ennemi afin de l'étourdir durant le tour, ce qui permet de passer à travers sa défense. À cela s'ajoutent des points que l'on gagne chaque tour, qui permettent de booster les attaques lors de leurs utilisations. L’autre nouveauté de cet épisode réside dans les talents de chaque personnage: en effet, une jauge monte lorsque celui-ci prend des dégâts, et une fois cette jauge complète, on peut utiliser des compétences spécifiques au personnage, souvent dévastatrices. À vous de trouver les bonnes combinaisons et de mélanger failles, boosts, et talents, car il est en effet possible de booster également les talents passifs des personnages via les points gagnés chaque tour.
Dans les faits, cela permet de se sortir parfois de situations délicates durant les combats de boss, souvent très prenants, et donne un côté stratégique au jeu. Les boss ayant souvent un talent particulier demandant une charge d'un tour, il est presque impératif de le mettre en faille pour annuler sa prochaine attaque, et les points de boost sont souvent très utiles pour la déclencher. Il faut donc savoir utiliser ces points au bon moment. Si les combats de boss sont intéressants, hélas, la répétitivité s'installe rapidement lorsqu'il s'agit de se battre contre les ennemis normaux. On les met en failles, on booste nos attaques, et on recommence. Malgré un panel d'attaques assez varié, le système de faille nous pousse à utiliser uniquement certaines attaques sur certains monstres, ce qui limite nos choix. On ne réfléchit plus vraiment à une tactique, on suit juste les icônes montrant les faiblesses du mob. Dommage.
Malgré des défauts de répétitivité, et des personnages au premier abord déjà vus, Octopath Traveler II arrive à nous happer par son ambiance, par le caractère de ces personnages (preuve que les stéréotypes, cela fonctionne !) ainsi que par son design qui est un vrai plaisir pour les yeux. Les combats de boss sont bien équilibrés et offrent un certain challenge, et l’on suit avec plaisir les aventures des protagonistes. Certes pas révolutionnaire, Octopath Traveler II reste un bon J-RPG, qui sait emmener les joueurs dans son univers. Square Enix nous offre un beau début d’année, en attendant le mastodonte Final Fantasy XVI.
Le jeu a été testé entièrement sur Steam Deck, qui tourne de manière impeccable. Octopath Traveler II est disponible sur Switch, PC, PS4 et PS5.
Dernière modification le 07/05/2023 à 18:24.
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