Lors de l’annonce de Baldur's Gate 3, développé par Larian Studios, une onde d'excitation a traversé la communauté des amateurs de jeux de rôle. Inspiré par l'univers de Donjons et Dragons, le jeu promettait une expérience immersive et riche en aventures, une digne continuation de la franchise légendaire qui a marqué l'histoire du RPG. Après des mois en accès anticipé, nous avons enfin la chance de nous plonger dans ce monde fantastique dans sa version finale, où les choix et les conséquences dictent l'avenir du protagoniste et de l'univers dans lequel il évolue.
Le premier aspect qui frappe en jouant à Baldur's Gate 3 est la liberté qui s’offre au joueur. Passé l’introduction du jeu, nous sommes lâchés dans un monde semi-ouvert dont toute l’exploration nous est permise. Pas de « zone interdite » selon votre niveau ici, vous pouvez partir explorer les recoins de la carte comme vous l’entendez, même si Larian y a placé des points stratégiques pour gérer votre avancée. Les différentes zones invitent à l'exploration constante. Chaque coin de carte semble regorger de secrets, de quêtes secondaires et de rencontres inattendues. Cette liberté d'exploration permet aux joueurs de se sentir immergés dans un monde vivant et ajoute de l'authenticité à l'environnement et à l'expérience. Mais dans un jeu de rôle, il n’y a pas que la liberté d’explorer qui compte.
Une exploration libre mais où vous êtes cloisonnés dans vos actions sans pouvoir faire ce qui vous passe par la tête serait un point très frustrant, et force est de constater que là aussi, Larian a su donner une grande liberté au joueur et gérer cela avec maestria. Chaque objet du monde est interactif. Vous n’arrivez pas à crocheter la serrure d’un coffre ? Pas de problème, emportez-le avec vous ! Vous finirez bien par réussir à l’ouvrir plus tard. Une porte en bois refuse de vous laisser passer ? Sortez votre épée et détruisez là ! (oui, j’ai joué un Barbare lors de ma première partie). Vous pensez qu’il y a un piège devant vous ? Lancez un objet sur celui-ci pour voir s’il se déclenche. Autant de solutions à des problèmes là ou d’autres jeux se seraient contentés de vous bloquer car vous n’avez pas la bonne caractéristique sur votre personnage. Cette liberté d’improvisation donne au jeu ce feeling de jeu de rôle papier. Jamais je n’avais eu autant l’impression de voir un jeu de rôle classique prendre vie devant moi depuis Vampire : The Masquerade – Bloodlines sorti en 2004 (précisons que je n’ai, cependant, jamais touché à la série Baldur’s Gate avant ce numéro 3).
La narration, quant à elle, nous emporte assez facilement. Chaque personnage, qu'il soit compagnon ou adversaire, possède sa propre histoire et ses motivations, ce qui, même s’ils peuvent parfois être clichés, les rend tout de même complexes et humains. Les dialogues sont riches en détails, parsemés d'humour, parfois d'émotions. Les choix que vous faites ne sont jamais tranchés entre le bien et le mal, mais plutôt nuancés. Vos réponses façonnent la personnalité de votre personnage principal et influencent les relations avec les autres. Les quêtes secondaires ne sont pas de simples distractions, mais des opportunités de nous plonger plus profondément dans l’histoire de ces personnages. Cette narration ajoute une couche supplémentaire d'immersion et de rejouabilité au jeu, incitant les joueurs à explorer différentes voies et à découvrir les multiples conséquences de leurs choix. Un mot aussi sur l’intégration des règles de Donjons et Dragons 5e édition: en effet, dans un jeu de rôle classique sur table/papier, beaucoup des compétences ou sorts ne servent pas qu’au combat, mais servent aussi à influencer les dialogues, les esprits, à investiguer, et pleins d’autres choses. C’est un point sur lequel j’attendais Baldur’s Gate 3 au tournant. Et je ne suis pas déçu. Chaque élément qui vous caractérise est pris en compte durant votre exploration mais aussi durant les dialogues. Que ce soit votre classe, vos compétences ou vos sorts. Ainsi, par exemple, « Communication avec les Animaux » est selon moi un must have ! Parler à des animaux de la forêt ou à du bétail peux parfois provoquer des scènes réellement hilarantes.
Le système de combat de Baldur's Gate 3 est à la fois complexe et gratifiant, offrant une profondeur stratégique qui plaira aux amateurs de jeux tactiques. Basé sur les règles de Donjons et Dragons 5e édition, il exige une compréhension minutieuse des mécanismes de jeu. Les combats se déroulent au tour par tour, permettant au joueur de planifier ses actions avec soin. Chaque classe de personnage possède une gamme de compétences, de sorts et d'attaques spéciales, offrant une variété d'options pour répondre à chaque situation. L'environnement joue également un rôle crucial: l'élévation, les obstacles et les éléments interactifs tels que le feu et l'eau sont autant de facteurs à prendre en compte pour créer des stratégies efficaces. Chaque bataille se transforme ainsi en une danse délibérée, où le positionnement, l'utilisation judicieuse de compétences et de sorts, et la coordination de votre équipe sont essentiels pour venir à bout des adversaires. Les obstacles dans l'environnement ne sont pas simplement des éléments de décor, mais deviennent des armes potentielles ou des abris vitaux, ajoutant une couche supplémentaire de complexité aux affrontements.
En ce qui concerne les aspects visuels et sonores, Baldur's Gate 3 ne déçoit pas. Les paysages variés, des forêts brumeuses aux marais lugubres en passant par les villes animées, sont magnifiquement rendus avec une attention minutieuse aux détails. Les environnements regorgent de petits éléments visuels qui racontent des histoires en eux-mêmes. L'ambiance sonore, allant de belles mélodies aux bruits subtils de la nature en passant par les conversations animées des PNJ, renforce l'atmosphère du jeu et plonge les joueurs dans son univers de manière indéniablement réussie.
Un maître-mot me vient à l’esprit lorsque je joue à Baldur’s Gate 3 : Liberté. Liberté d’exploration, d’action, de choix. Le studio belge Larian arrive à nous faire ressentir le même sentiment que nous procure une séance de jeu de rôle entre amis autour d’une table. Certes, le jeu n’est pas exempt de défaut. L’explication des règles de Donjon et Dragon 5e édition n’est pas très poussée, et c’est au joueur de s’y intéresser en lisant chaque encart pour bien les comprendre. Certains stigmates d’un développement en early access sont encore présents, les doublages des personnages notamment laissent parfois ressentir un changement de période entre deux enregistrements (le son du micro changeant d’une phrase a l’autre). On aurait aimé une version audio française pour ajouter encore à l’immersion. Et le jeu manque étonnamment d’options pour customiser le visage de son personnage lors de sa création. Mais cela est très peu face au plaisir que procure le jeu: son monde semi-ouvert, son système de combat complexe, ses choix narratifs et son ambiance en font un incontournable. Expérience de jeu de rôle authentique et prenante qui ravira les fans du genre comme les nouveaux venus, Baldur’s Gate 3 deviendra, a n’en pas douter, un classique du jeu de rôle moderne.
Le jeu a été testé entièrement sur PC, version Steam. Baldur's Gate 3 est disponible sur PC immédiatement, et sur PS5 le 6 septembre 2023.
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