Vous le savez peut-être, mais entre Dragon Quest et moi, c’est une grande histoire d’amour. Commencée assez tardivement cependant, car le premier opus que j’ai pu découvrir était Dragon Quest IX, sorti en 20…. sur DS (et quel jeu !). Après un dixième opus que l’on a jamais eu l’occasion de voir débarquer en Europe à mon grand regret (des solutions existent pour y jouer sur PC avec même une traduction anglaise.), je me jetais sur Dragon Quest XI, dernier épisode en date, que j’ai adoré. Mais dans toutes mes lacunes concernant la saga, une était particulièrement importante : je n’avais jamais touché à Dragon Quest VIII. Celui qui est encore aujourd’hui considéré par beaucoup comme le jeu majeur de la série se devait donc de passer entre mes mains. Ni une ni deux, je me jette sur Vinted et trouve une version 3DS (neuve) à bon prix. Il est donc temps de me lancer dans cette grande aventure, et de comprendre pourquoi il est considéré comme un grand jeu. Je vous donne quelques raisons de vous y essayer.
Avant tout, il faut savoir que cette version 3DS est assez décriée. Moins belle à l’œil que la version originale sur Playstation 2, avec une définition qui pique un peu les yeux, elle se permet même quelques baisses de framerate. Surtout, pas de 3D au programme, le jeu faisant purement et simplement l’impasse sur cette feature (oui, je fais partie des 10 joueurs en France jouant avec la 3D activée.). Par contre, elle intègre des ajouts intéressants, et notamment la possibilité de voir les monstres sur la carte du monde. Ce qui permet d’éviter les combats aléatoires de la version d’origine, franchement pénibles de nos jours, même pour les vétérans du JRPG. La vitesse des combats a également été revue à la hausse. Et puis franchement, pouvoir trimballer un jeu aussi vaste dans sa poche, c’est un plus non négligeable. Pour les connaisseurs de la série, le jeu nous met d’entrée dans nos petites Charentaises. Une introduction tout en douceur, où se posent tranquillement les enjeux. Un peu trop tranquillement d’ailleurs, le scénario ne décolle réellement qu’après une dizaine d’heures de jeu. Un scénario d’une banalité affligeante, diront certains. Personnellement, j’y vois un concentré de la licence. On me demande souvent par quel opus commencer la série, et ma réponse est toujours la même : Dragon Quest XI pour son côté “rétro-moderne”, ou DQ VIII si l’on saisit l’essence même de la série en un seul jeu.
Ce qui choque en premier lieu, c’est la qualité des animations, pour un JRPG sorti en 2004. Là où un Final Fantasy X, sorti sur la même console, était très statique dans ses phases de dialogues, Dragon Quest VIII propose des personnages vivants et animés. Les petits gimmicks de Yangus ou Trode viennent renforcer cette immersion. Pourquoi cette attention particulière ? Tout simplement, car la version japonaise ne disposait pas de voix digitales (réservées à la version occidentale). Il a donc fallu pour les développeurs trouver des moyens de dynamiser les phases de dialogues autrement. Inutile de préciser qu’avec les voix en plus, on a ce qui se faisait de mieux en la matière pour l’époque. Et même en 2024, le titre n’a pas pris une ride concernant sa mise en scène, mais également sa direction artistique, tout en cel-shading. Arlésienne du JRPG de l’époque, la carte du monde est bien sûr présente dans DQ VIII. La grande originalité, c’est qu’elle est ici retranscrite à l’échelle 1:1. Cela paraît banal aujourd’hui, mais il faut se rendre compte de l’exploit technique en 2004. On peut presque dire que DQ VIII faisait figure d’”Open Word” avant l’heure. Et même en avance sur DQ XI, dernier épisode en date, où le monde est cloisonné.
Dans la plus grande tradition des JRPG, DQ VIII, c’est une ode au farm. À peine sorti du premier village, qu’on se fade une bonne heure de farming pour attaquer le premier donjon avec un sort de soin enfin débloqué. Tous les JRPG proposent des pics de farm, mais dans cet opus, ceux-ci sont très réguliers tout au long de l’aventure. La difficulté ne réside donc pas tant dans le “skill” pur et dur que dans la capacité à faire monter ses persos en combattant sans relâche. Mais aussi accumuler les pièces d’or pour bénéficier des meilleurs équipements. L’essence même du JRPG en somme. Mais dans un monde où le farm à outrance tant à disparaître, et où tout devient trop facile, ça fait du bien. Petit bonus de la version 3DS : il devient aisé de farmer les gluants de métal, car ceux-ci sont bien visibles sur la carte.
En résumé, si vous souhaitez découvrir la série avant l’arrivée de Dragon Quest III HD2D (dont la date de sortie a été fixée lors du dernier Nintendo Direct), Dragon Quest VIII me semble être le meilleur choix, en dehors du XI. À condition bien sûr de posséder une 3DS, dont les prix sont doucement en train de s’envoler sur le marché de l’occasion…
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