Depuis maintenant près de quinze ans, Final Fantasy XIV trace sa route, à un rythme de croisière d’environ une extension tous les deux ans. Cette année, nous avons donc droit à la sixième extension, Dawntrail. Un chapitre qui se présente presque comme un nouveau départ, et doit donc conquérir de nouveaux joueurs, tout en préservant sa fan base. Un véritable numéro d’équilibriste pour Yoshida et son équipe. Pour quel résultat ?
Si Endwalker, dernière extension en date, faisait dans la surenchère totale, avec des passages ultra épiques, Dawntrail tente le pari inverse. Celui d’un nouveau départ, au cadre bien plus intimiste et moins grandiloquent. Comme dans la plupart des extensions de MMORPG, on a droit à un nouveau continent, sur lequel le règne du monarque est sur le point de s’achever. Notre vieillissant Tural a décidé de laisser les clés du royaume, et pour cela, il cherche un successeur à la hauteur de la tâche. Et pour cela, rien de mieux qu’un rite de succession, consistant à passer plusieurs épreuves. Les candidats au trône peuvent choisir des alliés, et c’est là que notre héros intervient. La fille adoptive du roi, Wuk Lamat, a décidé de faire appel à nos services pour s’assurer les meilleures chances. Cette quête initiatique nous permet d’explorer les différentes régions du continent, dans une ambiance clairement inspirée de la culture sud-américaine. Désert, montagnes, jungles sont au programme, et ces différents environnements s’avèrent extrêmement réussis. On ressent bien l’ambiance qui se dégage de chaque lieu, notamment des villes, très vivantes, et dont le design rappelle fortement les Aztèques. Le mélange entre fantasy et éléments de notre monde réel fonctionne à merveille.
Toute la première partie du jeu est centrée sur ce fameux rite de succession aux allures de quête initiatique. Par moments, on ne peut s’empêcher d’y voir une inspiration Final Fantasy X, l’épique en moins. Si dans Endwalker, on avait la sensation de sauver le monde toutes les cinq minutes, ici, c’est exactement le contraire. Certes, on sent bien que des enjeux importants se cachent derrière les personnages et leurs intentions, mais toute la première partie du jeu est d’une légèreté assez incroyable, et plutôt bienvenue de mon point de vue. Un manque d’enjeux et de moments épiques qui risque de ne pas plaire à tout le monde cependant, soyons clairs. Les quêtes sont beaucoup moins palpitantes que dans Endwalker, mais la découverte de nouveaux peuples, et la progression du personnage de Wuk Lamat compensent cela. Si cette dernière manque d’épaisseur au début, et peut même agacer par sa naïveté, son développement est plutôt réussi. Le problème, c’est que le temps peut commencer à sembler un peu long, avant que les plus gros enjeux n’apparaissent. La première partie de Dawntrail, c’est comme des vacances estivales un peu trop longues (ça existe ?). Vers la moitié du jeu, les choses s’accélèrent, et on passe à un tout autre niveau d’enjeux. Un changement assez brutal, mais plutôt bienvenu. Le danger est bien là, les antagonistes se montrent, et les bases sont posées pour un nouveau tour de piste de dix ans. Attention tout de même : Dawntrail est très clairement l’extension la plus bavarde de Final Fantasy XIV. La grande majorité de l’épopée consiste à parler à tel PNJ (très souvent Wuk Lamat), les combats se résumant en gros à quelques donjons (au demeurant très réussis). Mais si le scénario occupe toujours une place importante dans le jeu, FF XIV reste un MMO. Et qui dit MMO, dit donjons. N’y allons pas par quatre chemins, ceux-ci sont peut-être les meilleurs jamais vus jusqu’ici. Variés, originaux et bénéficiant d’un level design aux petits oignons, ils justifient à eux seuls l’achat. Les boss sont au diapason, disposant chacun de patterns bien spécifiques. La difficulté est très bien équilibrée. Parfois retors, mais jamais injuste, Dawntrail est un véritable modèle du genre.
L’autre grande attente sur chaque nouvelle extension, ce sont évidemment les nouveaux jobs. Dawntrail nous en propose deux, le Rôdeur Vipère, et le Pictomancien. Deux nouveaux jobs qui feront le bonheur des joueurs DPS, dans des styles assez différents. La Vipère joue de ses doubles lames et de sa mobilité pour enchaîner un max de dégâts dans un gameplay très nerveux. Le Pictomancien quant à lui lance des sorts en réalisant des sortes de tableaux de peinture. Plutôt aisé à prendre en main et hyper puissant, il devrait combler de nombreux joueurs. Les deux nouvelles classes sont bien pensées et intéressantes à jouer, même si on regrette forcément qu’elles se concentrent sur le DPS. Dawntrail est également l’occasion pour les équipes de Square Enix d’opérer une refonte graphique plutôt bienvenue. Il faut dire que le moteur de Final Fantasy XIV, qui tournait déjà sur PS3, s’avère vieillissant. Rien d’incroyable, mais des ajouts qui font plaisir, notamment au niveau des textures bien plus nettes, ou des effets de lumière vraiment “next gen”.
Au final, cette extension sonne vraiment comme un nouveau départ, qui pose les fondations pour le futur. Mais comme toutes les constructions, celle-ci prend du temps. Certains trouveront le jeu trop “plan-plan” durant une bonne partie, là où d’autres, comme moi, apprécieront de pouvoir découvrir ou revenir sur le jeu en douceur. Lent au démarrage, Dawntrail a des atouts indéniables à faire valoir, notamment ses donjons, et ses deux nouvelles classes réussies. Le potentiel est bien là, et on a hâte de découvrir la suite des évènements dans les prochaines extensions.
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