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Astro Bot

Le plateformer 3D de l'année?

Dans le monde de la plateforme 3D, il y a Mario et les autres. Enfin les autres, plus très nombreux, le genre étant quelque peu tombé en désuétude ces dernières années. Mais ça, c’était avant que Sony nous sorte son petit robot du chapeau. Astro Bot Rescue Mission avait fait forte impression lors de la sortie du [PlayStation VR, utilisant à merveille les fonctionnalités du casque de Sony. Un essai transformé par Astro's Playroom fourni avec la PlayStation 5, qui faisait office de parfaite démo technique des capacités de la manette DualSense. Aujourd’hui, c’est l’heure de rentrer dans la cour des grands pour la Team Asobi, avec leur premier jeu triple A, sobrement nommé Astro Bot. Le jour de gloire est-il arrivé?

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Du pur gameplay

Tout le monde l’a vu dès les premiers trailers, Astro Bot est d’abord un magnifique hommage à la marque Playstation et à son Histoire. Dès le départ, le ton est donné, avec un menu de sélection de sauvegardes en forme de Memory Card PS One. Une fois notre partie lancée, on retrouve Astro le petit robot voyageant tranquillement dans son vaisseau spatial en forme de PS5 avec tout son équipage. C’est la teuf, tout va bien, quand soudain, un méchant E.T. vient attaquer le vaisseau et le réduire en pièces, éparpillant également les compagnons d’Astro aux quatre coins de la galaxie façon puzzle. Qu’à cela ne tienne, la navette de secours en forme de DualSense est toujours vivante pour porter notre Astro dans une grande aventure afin de ramener tout ce beau petit monde à la maison. Tout ce que je viens de vous raconter prend littéralement quelques secondes, et on est très vite lâché dans le jeu. Pas de tuto à rallonge ni d'explications longuettes, tout est suggéré par la mise en scène, rapide et efficace. Et cette volonté se ressent tout au long du jeu. La vibe Mario Galaxy est clairement présente avec cette odyssée à travers l’espace. Les camarades d’Astro, sobrement appelés “Bots”, sont pour bon nombre d’entre eux des personnages tirés de licences Playstation. C’est là le premier coup de génie du titre : le trentenaire que je suis se prend rapidement au jeu du “de quelle série est tiré ce protagoniste?”, Et les développeurs sont allés piocher un peu partout : Crash Bandicoot, Ratchet & Clank, Shadow of the Colossus, God of War ou encore Everybody’s Golf; tout y passe ou presque. Les plus jeunes reconnaîtront plutôt Kratos ou encore Nathan Drake. Mais Asobi est aussi allé piocher dans quelques licences tiers, dont on vous garde la surprise. En secourant un Bot emblématique, on a droit à sa petite description. Et les traducteurs se sont fait plaisir. Du fameux “mercenaire légendaire” (Solid Snake) qui “aime aller en boîte” en passant par un grand maître du karaté qui “n'y va pas avec l’hado de la cuillère”; on se surprend à esquisser régulièrement des sourires de satisfaction en les découvrant.

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Une nouvelle idée toutes les dix secondes

Mais revenons au gameplay, voulez-vous. Car Astro Bot ne se contente pas d’être un magnifique hommage. Il est également un petit bijou de game design. Les 80 niveaux qui composent le titre offrent chacun une ambiance, une identité et des mécaniques qui leur sont propres. Certains niveaux profitent d’un soin tout particulier en mettant en scène notre petit robot dans la peau d’un Nathan Drake ou du héro de Ape Escape, de manière un peu détournée, et souvent très drôle. Le titre cherche constamment à varier les plaisir, en offrant régulièrement de nouvelles capacités éphémères à Astro, qui renouvelent sans cesse le gameplay. Vous avez aimé Capy dans Mario Odyssey? Vous allez adorer les équipements d’Astro Bot. En vrac, on peut citer le chien sac à dos propulseur, les gants grenouille qui permettent de mettre de gros pains façon ARMS, ou encore le ballon de baudruche. Surtout, le titre ne tombe pas dans l’écueil de faire de la quantité pour faire de la quantité. Chaque capacité est magnifiquement bien exploitée, au point qu’on se surprend régulièrement à pousser des “ahh” de satisfaction manette en main. Une sensation qu’on avait plus connu ici depuis un certain Mario Galaxy. Il paraît que c’est la marque des grands jeux… On déplore seulement des ennemis de base qui ne se renouvelent pas beaucoup, dans leur apparence ou dans la façon de les éliminer (en les frappant ou en leur mettant notre rayon laser par dessus).

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Le titre propose également certains niveaux thématiques. En arrivant dans un monde où il y a des caisses de pommes partout, on se doute bien que l’inspiration n’est pas Jacques Chirac, mais plutôt un certain marsupial. Tandis que le monde Destruction Derby nous invite à casser des trucs. On sent également certaines inspirations de licences tierces plus récentes comme Splatoon. Le revers de la médaille, c’est que le jeu peut parfois souffrir d’un manque d'identité propre, à l’image de sa mascotte, tout en sobriété. Démo technique oblige, Astro's Playroom utilisait les fonctionnalités de la DualSense à la perfection. C’est toujours le cas ici, et plus que jamais. Vibrations, gâchettes adaptatives, retour haptiques, tout est géré à la perfection pour nous donner l’illusion que la manette est le prolongement de notre main.

La grande teuf Playstation

La progression est similaire à un Mario Galaxy, sauf qu’ici, ce ne sont pas des étoiles à collecter mais des membres de l’équipage à secourir pour débloquer de nouvelles galaxies. Certains Bots sont particulièrement bien cachés, mais globalement, le jeu se traverse sans difficulté particulière en ligne droite. La mort n’est jamais punitive, non pas qu’on ne meurt jamais, mais car on trouve littéralement un nouveau check point toutes les 10 secondes, et il n’y a pas de compteur de vies. Astro a tendance à passer l’arme à gauche au moindre contact avec un ennemi, mais les gros boss nous offrent deux “extra life” histoire de ne pas recommencer à zéro si on se fait toucher. Un manque de challenge que certains déploreront sans doute, heureusement compensé par la quête du platine, qui demande une bonne quinzaine d’heures. Par ailleurs, les niveaux regorgent de passages secrets pas toujours évident à dénicher, et qui débouchent parfois sur de nouvelles galaxies. On retrouve ce côté “bien tourner la caméra et observer dans tous les angles” qui existait déjà dans Astro Rescue Mission VR. Il est juste dommage que l’on ne puisse pas choisir le checkpoint de départ lorsqu'on recommence un niveau, car se retaper les trois quart du monde avant d'arriver vers le bot qui nous manque est un peu agaçant. Le petit oiseau radar que l’on peut débloquer moyennant 200 pièces et qui nous donne des indications sur l’emplacement des pièces de puzzle ou des Bots restants à trouver est d’ailleurs plutôt pratique. Toutefois, ne vous attendez pas à des phases de plateforme très relevées, ou même à des énigmes retorses. La plupart du temps, la solution est assez évidente et à portée de main. Par exemple, on soulève un gros rocher, le mur destructible est juste a coté. Et avec le système de lock automatique, même pas besoin de viser, il suffit d’appuyer sur carré pour envoyer valdinguer notre projectile pile dans la cible. Astro Bot est pensé pour être fluide et “smooth” du début à la fin (les maso…euh amateurs de die and retry en seront pour leurs frais). Une fluidité assurée au prix d’un certain manque de profondeur dans les mécaniques de jeu, qui ne sont généralement pas exploitées plus d'un niveau. De là à dire qu’Astro Bot est un jeu superficiel, il y a pas, que l’on ne franchira pas, tant le titre reste généreux dans son contenu. Dans Astro Bot, tout a une utilité. Le but ultime est de réparer notre vaisseau PS5, et pour cela, il faut régulièrement retourner à la base des Bots, notre HUB central. Les Bots secourus permettent d’aller débloquer de nouveaux endroits du HUB et dénicher des pièces de puzzle, tandis que les pièces récoltées dans les niveaux servent à jouer au gachapon pour gagner des items. Mieux encore, il est possible de déguiser notre Astro national en personnage emblématique Playstation moyennant quelque piécettes à la boutique.

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Manette en main, le titre nous relance sans cesse pour “un petit niveau de plus avant d’aller me coucher”, et c’est bien l’intérêt d’un jeu vidéo, même s'il garde un peu ce côté “démo technique” faute de challenge. Les niveaux s’enchaînent et bénéficient tous du même soin dans le level design, même si certains sont vraiment très courts. Le seul souci, c’est qu’on n'a pas toujours l'envie de revenir dans les niveaux pour faire le 100 %. La faute à des mondes certes très réussis, mais qui manquent un poil de profondeur. Découvrir l’ambiance du niveau, son thème, sa transformation fait toujours son petit effet, mais on reste toujours un peu en surface. Côté technique, c’est un sans-faute. Les effets et les textures sont saisissants, le framerate ne bronche pas (60 images par seconde) et l’aliasing quasiment inexistant. Les animations et les mimiques d’Astro bénéficient d’un soucis du détail assez dingue, et on se rapproche plus que jamais du rendu d’un film d’animation. Mais là où le titre impressionne le plus, c’est du côté de sa gestion de la physique, vraiment saisissante. On pourrait presque passer des heures à faire valdinguer des smarties et des boulons dans la tête des ennemis, ou déblayer des tonnes de neige.

Verdict: 9/10

N’y allons pas par quatre chemins : Astro Bot sonne comme la consécration pour la Team Asobi. Avec ce titre, le studio confirme son savoir-faire avec un projet d’envergure. Beau, varié et agréable à jouer : Astro Bot, c’est le jeu vidéo dans sa forme la plus pure. Pas de blabla inutile, de grind ou de scénario douteux, du pur gameplay. Un grand huit bourré d’idées et sans fioritures, presque un médicament anti-déprime. Seul un relatif manque de challenge, et une quête du Platine fastidieuse peuvent rebuter les vétérans de la plateforme 3D en quête de défi. Avec son petit robot, Sony tient peut-être une future mascotte, et sans aucun doute un des jeux de l’année 2024.

Dernière modification le 09/09/2024 à 13:09.

Asobi Astro Bot Astro Bot Rescue Mission Astro's Playroom Plateforme Sony

Critique rédigée par Ataru
Publié le 07/09/2024 à 12:23
Edité le 09/09/2024 à 13:09

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