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Dragon Quest III HD-2D Remake

Un JRPG dans son jus

Pierre angulaire du RPG japonais, Dragon Quest a su conquérir le cœur des Occidentaux ces dernières années avec Dragon Quest XI notamment. Il est donc logique de voir Square Enix pousser la licence avec le remake de ce qui constitue sûrement l’épisode le plus emblématique de la saga : Dragon Quest III.

Tout d’abord, un peu de contexte. Dragon Quest III est un jeu sorti à l’origine sur Famicom (NES) en 1988. Un autre temps, et il est important de le garder à l’esprit (nous y reviendrons). Le scénario est à l’avenant : on incarne un jeune homme (ou une jeune femme) qui reprend le flambeau de son illustre père, Ortega. Notre mission peut se résumer à finir la quête entamée par notre daron, et vaincre un grand méchant monstre du nom de Baramos, qui contrôle le monde (rien que ça). Une histoire très simple, mais qui se voit agrémentée de quelques ajouts scénaristiques plutôt bien sentis concernant Ortega. De quoi s’attacher davantage à l’histoire de notre héros. Les événements de Dragon Quest III se déroulent avant ceux des deux premiers épisodes, ce qui explique sa sortie anticipée par rapport aux deux prochains remakes prévus en 2025. On pourrait penser que ce scénario, tenant sur un timbre-poste, porte préjudice au titre en 2024. Personnellement, cela m’a fait tout l’effet inverse. Revenir à quelque chose de très simple, essentiellement basé sur l’exploration, m’a fait un bien fou après des heures passées sur Metaphor Re:Fantazio et ses longs dialogues (aussi bon soit le jeu). Car le jeu fait la part belle à l’exploration, la vraie, à l’ancienne. Il faut fouiller tous les recoins de la map, tous les coffres, pour dénicher de l’équipement ou des petites médailles que l’on peut échanger contre… Dans la même veine, il est indispensable de bien lire les dialogues et d’écouter les indications données par les PNJ pour savoir où l’on doit se rendre. Pour ne pas perdre totalement les néophytes, les développeurs ont cependant intégré la possibilité d’afficher la destination de quête sur la map (ce qui dénature un peu l’expérience de jeu à mon sens).

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Le gameplay est également dans son jus. Dragon Quest III est ce qu’il a toujours été : un JRPG au tour par tour des plus classiques. On a le choix entre des classes bien connues comme guerrier, mage ou prêtre. Mais aussi d’autres plus originales comme le Monstrologue, ajout inédit pour ce remake. Malheureusement, nos compagnons de voyage restent des coquilles vides sans personnalité, car on les recrute à l’auberge de départ, et ils ne disposent d’aucun background. Il n’est même pas possible de leur parler pour tisser des liens. Leur rôle se limite donc à nous aider en combat. Des combats qui se déroulent exactement comme dans l’épisode original, à quelques détails près. On peut choisir de contrôler toutes les actions de nos personnages, ou uniquement son personnage principal, en laissant agir ses équipiers selon des archétypes prédéfinis. Une option plutôt bienvenue dans un jeu qui fait la part belle au farm intensif. S’y ajoute un réglage de la vitesse des combats, que je vous conseille de mettre directement sur “très rapide” tant la vitesse de base est lente. Avec le combat automatique des alliés, les longues séances de farm avant d’attaquer un donjon peuvent désormais se faire tranquillement devant votre dernière série Netflix, en appuyant sur le bouton X (Playstation) toutes les cinq secondes. Mais attention : une fois en donjon, et contre les boss, les choses ont tendance à se corser sévèrement, et il faut reprendre les commandes. Les ennemis peuvent parfois taper très fort, et surtout, plusieurs pics de difficultés sont au menu. Le titre fait aussi le choix de conserver ses combats aléatoires, ce qui peut rebuter, au vu de leur fréquence élevée.

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Même en remake, Dragon Quest III reste un jeu exigeant. Heureusement, trois niveaux de difficultés sont proposés (même si je déconseille clairement le mode facile tant le challenge est inexistant). La mise en scène des affrontements est également d’époque, avec une vue à la première personne et aucune animation de nos personnages. Tout juste peut-on admirer notre équipe au début de chaque combat, le temps de choisir ses options. Un peu dommage, d’autant que les pièces d’équipement récoltées ne changent pas l’apparence des protagonistes. La vraie nouveauté de Dragon Quest III HD-2D, finalement, c’est son esthétique. Le rendu HD-2D est plus réussi que jamais, et parvient à sublimer des environnements qui se ressemblaient à peu près tous dans l’épisode original. Plus que jamais, on se croirait dans un diorama animé, où les petits effets de lumière et de particules donnent vie à ce tas de pixels tout mignon. La modélisation des monstres n’est pas en reste, avec des sprites qui en jettent. Quant aux musiques, elles constituent un régal pour les oreilles. La bande-son entièrement orchestrale réinterprète les compositions déjà légendaires de Koichi Sugiyama, pour un résultat incroyable.

Verdict: 8/10

Contrairement à ce que peut laisser penser sa plastique, Dragon 3 HD reste un jeu dans son jus. Du pur JRPG à l’ancienne, sans chichis et sans concessions. On sent que le titre a inspiré de nombreux héritiers, mais il faut bien garder à l’esprit que la structure du titre n’a pas bougée d’un iota avec ce remake. Si vous cherchez un JRPG moderne, ou même “moderno-classique” à la Dragon Quest XI, vous pouvez clairement passer votre chemin. Dragon quest III HD-2D s’adresse essentiellement à ceux qui veulent découvrir, ou redécouvrir un classique parmi les classiques, bien conscients de ce qui les attend. Avec toutefois quelques ajouts de confort bien sentis, c’est tout ce qu’il me fallait personnellement.

Critique Dragon Quest III Dragon Quest III HD-2D Remake JRPG Review Test

Critique rédigée par Ataru
Publié le 22/11/2024 à 19:04

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