Dune: Awakening

Après Conan Exile, Funcom revient aux affaire, pour nous plonger cette fois dans l'univers impitoyable de Dune avec son MMO de survie. Entre tempêtes de sable, vers géants et luttes politiques, Dune : Awakening parvient-il à capturer l'essence de l'œuvre de Frank Herbert tout en offrant une expérience de jeu captivante ? J’ai parcouru le désert d'Arrakis pendant une trentaine d’heures pour vous livrer mon verdict.

Lourde tâche que d'adapter l’oeuvre de Herbet. Pour se permettre les libertés nécessaires à ce style de jeu, Dune : Awakening nous invite à explorer une version alternative de l'univers créé par Frank Herbert, où Paul Atréides n’a jamais vu le jour. Le conflit pour le contrôle d'Arrakis fait toujours rage entre les nobles Atréides et les impitoyables Harkonnen, mais c'est dans la peau d'un simple survivant que nous débutons notre aventure. Notre mission : chercher les traces des Fremen, supposément éradiqués de la surface de la planète.

Un terrain de jeu hostile et bien retranscrit

Dès les premiers instants sur Arrakis, le ton est donné : Nous ne sommes pas les bienvenus. Après le crash de notre ornithoptère, il faut immédiatement fuir pour échapper à un ver des sables attiré par les vibrations. Cette introduction brutale illustre parfaitement l'approche de Funcom : Arrakis est un environnement impitoyable où chaque pas peut être le dernier. Et le jeu retranscrit assez bien cela. L'environnement désertique d'Arrakis est magnifiquement rendu grâce au moteur Unreal Engine 5. Les tempêtes de sable balaient les dunes avec une intensité impressionnante, tandis que les effets de lumière créent une atmosphère tantôt étouffante sous le soleil brûlant, tantôt mystérieuse sous les étoiles. La chaleur est palpable, et les effets visuels de mirage accentuent cette sensation d'hostilité permanente. Les différentes régions, comme le Bassin de Hagga ou le Désert Profond, possèdent chacune leur identité visuelle propre, avec des formations rocheuses distinctives et des zones d'habitation qui contrastent avec l'immensité désertique.



On aurait pu craindre que ce grand désert se révèle un peu vide et répétitif, mais il n’en est rien. La verticalité du monde est particulièrement réussie, permettant d'escalader les parois rocheuses comme un "Spider-Man des sables". Ces hauteurs offrent non seulement des panoramas à couper le souffle, mais aussi des points stratégiques pour cartographier les environs à l'aide de sondes. Cette mécanique de cartographie est d'ailleurs centrale, car elle permet de révéler les ressources et points d'intérêt. Avant de foncer tête baissée, il est vivement recommandé de bien cartographier les environs.

Des mécaniques de survie classiques, mais bien intégrées

C’était le pari le plus risqué : intégrer les éléments emblématiques de l’univers de Dune dans les mécaniques de survie. Et Funcom s’en tire avec brio. La gestion de l'hydratation est au cœur du gameplay, l'eau étant la ressource la plus précieuse sur Arrakis. On craft assez vite un distille qui recycle l'humidité corporelle, mais ne suffit pas à combler tous nos besoins. Il faut constamment chercher des sources d'eau, que ce soit en récoltant la rosée avec des pièges à humidité ou en purifiant notre propre sang, ou mieux, celui des ennemis fraîchement occis. L'exposition au soleil génère un effet de "coup de chaleur" qui accélère la déshydratation, nous forçant à rester à l'ombre pendant la journée. Cette mécanique influence directement la d'explorer le monde, rendant les expéditions nocturnes plus sûres mais nous exposant à d’autres dangers, comme les patrouilles de Sardaukars. Mais qui dit Dune dit forcément vers des sables. Ceux-ci représentent clairement la menace la plus terrifiante et la plus punitive du jeu. A chacun de nos pas sur le sable, un indicateur de vibrations apparaît à l'écran, signalant la probabilité d'attirer un ver. Plus les vibrations sont fortes, plus vite le ver apparaîtra pour nous dévorer. Cette mécanique génère une tension constante lors des traversées du désert et nous force à planifier soigneusement nos déplacements, utilisant les zones rocheuses comme des îlots de sécurité. Car si une de ces saletés nous attrape, c'est la mort instantanée et la perte définitive de tout notre équipement!

La récolte de l'Épice, substance la plus précieuse de l'univers, constitue un autre élément central du gameplay. Les “explosions d'Épice” créent des zones de récolte temporaires qui attirent les joueurs, générant des points de conflit en PvP. MAis gare à l’overdose : l'Épice n'est pas qu'une simple ressource. Sa consommation procure un état de "prescience" temporaire qui améliore nos capacités de perception, mais une dépendance excessive peut s'avérer fatale. La survie, c’est bien, mais encore faut-il pouvoir construire les équipements nécessaires. Le système de construction de Dune : Awakening est particulièrement complet et intuitif. La modularité des éléments permet une grande liberté créative, avec des murs, sols, escaliers et portes qui s'emboîtent naturellement. L'outil de copie de base est particulièrement ingénieux, permettant de sauvegarder une structure comme plan, puis de la reconstruire ailleurs (coucou Zelda TOTK). Cette fonctionnalité s'avère cruciale pour établir rapidement des avant-postes dans le Désert Profond, où les tempêtes Coriolis réinitialisent régulièrement le paysage.

Un rythme parfois laborieux

En avançant dans l'histoire principale et en explorant, on débloque des plans pour fabriquer des équipements, des armes et même des véhicules comme les motos ou les ornithoptères. Le système de progression est plutôt bien équilibré, offrant un sentiment constant d'accomplissement. Le principal défaut de Dune : Awakening réside dans son rythme parfois laborieux, particulièrement durant les premières heures. La phase d'introduction peut sembler interminable, avec de longues traversées de désert peu stimulantes et des tâches répétitives de collecte de ressources. Cette lenteur initiale risque de rebuter certains joueurs avant même de pouvoir découvrir les aspects les plus intéressants du jeu. Ce n’est qu’une fois le premier véhicule (moto) débloqué que le monde s'ouvre considérablement et que le jeu prend véritablement son envol. Les déplacements deviennent plus fluides, les menaces plus variées, et l'accès à de nouveaux matériaux comme le fer permet de fabriquer des outils plus efficaces.

Une expérience sociale limitée pour le moment

Le système de combat de Dune : Awakening souffle le chaud et le froid. Les combats au corps à corps nécessitent d’effectuer des attaques rapides avec le clic gauche, et des attaques plus lentes en maintenant le clic afin de pénétrer les boucliers. Les armes à distance sont elles plus efficaces contre les ennemis non protégés. Cette dualité nous oblige à jongler très fréquemment entre différents types d'armes, ce qui peut s’avère un peu fastidieux en plein combat. La variété des gadgets (grenades, grappins, capsules de gaz) ajoute néanmoins une dimension stratégique bienvenue Malheureusement, ces bonnes idées se heurtent à une IA ennemie complètement débile, ce qui donne lieu à des affrontements souvent fouillis. Heureusement, le jeu dispose également d’une large partie PVP, avec des affrontements concentrés dans certaines zones spécifiques, notamment le Désert Profond; un vaste espace ouvert conçu pour accueillir des centaines de joueurs. Les affrontements pour le contrôle des champs d'Épice créent des conflits de grande ampleur. Les bases restent toutefois protégées des dégâts PvP, évitant ainsi le groupe de russe qui débarque à 3h du matin pour raser le fruit de notre travail lorsqu’on est hors ligne.

En tant que MMO, Dune : Awakening encourage la coopération à travers son système de guildes et de factions. Une fois les premières heures de jeu passées, on a le choix de rejoindre une des grandes maisons (Atréides ou Harkonnen) ou d'autres factions comme le Bene Gesserit. Chaque faction possède ses propres objectifs et spécialités, influençant le style de jeu et les relations avec les autres joueurs. Le système politique du Landsraad ajoute une couche supplémentaire de profondeur, permettant aux guildes de voter sur des décisions qui affectent l'ensemble du serveur. Une mécanique plutôt bien vue, qui encourage les alliances et les trahisons, l’essence même de Dune. La présence d'autres joueurs peut cependant nuire à l'immersion, notamment dans les zones de départ où l'on croise de nombreuses bases abandonnées, ce qui contraste avec l'atmosphère d'isolement que le jeu tente de créer. La progression peut sans problème se faire en solo dans un premier temps, mais les interactions sociales deviennent plus significatives à mesure que l'on progresse, notamment lors des expéditions PVP dans le Désert Profond où la coopération est vitale.

Techniquement solide

Sur le plan technique, Dune: Awakening est plutôt bien optimisé. Gardez quand même à l’esprit que pour le faire tourner au maximum, il va falloir une config robuste, notamment avec le ray-tracing. Sur une RTX 5080 récente, le titre tourne à environ 40 FPS en qualité maximale sans DLSS ni génération d'images. L'interface du jeu manque clairement de lisibilité et d’ergonomie. Le journal de quêtes est particulièrement mal conçu, rendant le suivi des objectifs plus compliqué que nécessaire, et la navigation dans les menus et sous-menus n’est pas des plus intuitives. Le jeu souffre également de quelques bugs et animations maladroites, mais rien de comparable aux problèmes rencontrés par Conan Exiles, précédent titre de Funcom. Dans l'ensemble, Dune: Awakening offre une expérience technique solide pour un lancement, qui devrait s'améliorer avec les futurs correctifs.

Dernière modification le 23/06/2025 à 17:32.