Avatar mini Se connecter

Dead Space (remake)

Dans l'espace, personne ne vous entendra crier... dans votre salon, peut-être

Fermez les yeux. Nous sommes en 2008, et une petite révolution du survival horror s’apprête à débarquer pour mettre tout le monde d’accord. Rouvrez les yeux: quinze ans après, vous êtes toujours plongé dans le noir, piégé dans ce vaisseau spatial abandonné, à chercher une issue. Sauf que le vaisseau en question est passé entre les mains de bricoleurs pour subir quelques transformations. Bienvenue dans Dead Space version 2023.

Isaac est un homme ordinaire. Tous les matins, il part faire son travail. À la différence que son lieu de travail se situe à quelques centaines de milliers de kilomètres de la planète Terre. Une broutille, me direz-vous. Sauf que lorsque lui et son équipe arrivent près de l’Ishimura, un vaisseau minier qui ne donne plus signe de vie, les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu. Ce qu’il pensait être un simple problème technique réparé en deux coups de tournevis va s’avérer être un véritable cauchemar. Ni une ni deux, il échange son tournevis contre un cutter plasma pour aller dessouder les monstres peuplant le vaisseau en essayant de se frayer un chemin vers la sortie.

Une technique au top niveau

Si la trame principale s'avère agréable à suivre, le jeu ne brille pas particulièrement par son scénario, qu'il emprunte à beaucoup d'œuvres de science-fiction (on pensera par exemple à Event Horizon, The Thing ou même 2001: L'odyssée de l'espace). Ce qui le distinguait déjà en 2008, c'était son ambiance unique, et cela n'a fait que se renforcer. Si le Dead Space originel brillait déjà par son immersion jamais vue auparavant, ce remake place la barre encore plus haut: le sentiment d’angoisse, de claustrophobie et d’oppression n’a jamais été aussi bien reproduit qu’ici. Dès le début de notre aventure, on sent que la mission d’Issac ne va pas être une partie de plaisir. Évidemment, la partie technique, entièrement retravaillée, n’y est pas étrangère: les effets de lumières et de particules du moteur Frostbite sont tout simplement saisissants. Encore faut-il en avoir, de la lumière. Les développeurs ont ainsi eu la très bonne idée de nous couper le courant à certains moments, nous plongeant dans le noir quasi-complet. La spatialisation du son n’est pas en reste, ce qui rend l’expérience plus terrifiante encore qu’en 2008. On se prend très souvent à entendre un bruit dans notre dos, et se tourner en panique pour voir un monstre à nos basques.

Dead Space ne serait pas un bon survival sans ses hordes de monstres sortis tout droit des enfers et dont l’unique objectif est de nous découper en morceaux. Et eux aussi ont eu droit à leur petit lifting: désormais, les dégâts causés par nos tirs sont clairement visibles, notamment les démembrements qui permettent de les ralentir. De quoi ajouter une touche d’immersion à un jeu qui n’en manque déjà pas. Les jumpscare sont encore une fois la base de l'expérience, et cela fait toujours son petit effet de sursauter en apercevant un bout de jambe de monstre à l'écran.

Upload Upload

Une exploration repensée

Mais le studio Motive ne s’est pas contenté d’un lifting technique. L’exploration et la progression ont été partiellement repensées, ce qui permet de découvrir le vaisseau Ishimura sous un nouvel aspect, encore plus terrifiant. On peut désormais revenir à loisir dans les zones déjà visitées du vaisseau, afin de récupérer des objets inaccessibles jusqu’alors. Autre nouveauté: la présence d’objectifs secondaires nous offrant de l’équipement pour la combinaison d’Isaac. On n’ira pas jusqu’à appeler cela un “Metroidvania”, mais cette petite liberté supplémentaire est très appréciable. Malgré ce changement de taille, Dead Space garde sa force originale, à savoir une progression fluide et sans temps morts.

Upload

Les phases en gravité zéro ont aussi été entièrement revues, nous laissant désormais totalement libres de nos mouvements. Désormais, un jet pack permet à Isaac de se déplacer façon Iron Man, résultant en une approche totalement différente des combats et des énigmes présents dans ces séquences. Pour le reste, il reste un survival horror dans sa forme la plus pure: munitions extrêmement limitées, santé précaire, monstres qui tapent très fort, tout y est. Pour nous mettre encore un peu plus la pression, on retrouve la fameuse barre de vie d’Isaac directement sur sa combinaison. Notre célèbre Isaac est aussi désormais doué de parole: pour ce remake, le studio a fait revenir le doubleur des deuxième et troisième épisodes. Les phases de dialogues sont donc plus dynamiques et crédibles, tout comme l’ensemble du game design.

Verdict

N’y allons pas par quatre chemins: Dead Space version 2023 joue dans la cour des (rares) remakes particulièrement réussis. La qualité du matériau d’origine n’y est certes pas étrangère, le jeu de 2008 étant déjà en avance sur son temps et précurseur de nombreuses mécaniques reprises par de nombreux jeux ensuite. Mais tout de même, saisir l’essence même de Dead Space et le magnifier à ce point relève du tour de force. Ce remake ravira donc à la fois les fans de la première heure et les nouveaux venus. Arrivé au bout de la douzaine d’heures nécessaires pour en voir le bout, on n'a qu’une seule attente: l’arrivée d’un quatrième épisode de la saga en bonne et due forme.

Dead Space (remake)

Critique rédigée par Ataru
Publié le 05/02/2023 à 11:13

Commenter