Au cours de nos longues pérégrinations dans cette Gamescom 2023, une présentation a retenu notre attention. Non pas du fait des boissons gentiment offertes par l’équipe de développeurs à des rédacteurs assoiffés par cette forte chaleur, promis. Enshrouded, dernier né du studio allemand Keen Games, nous a tapé dans l'œil par sa proposition, quelque part entre Valheim et Minecraft, avec un soupçon de RPG.
Comme il est de coutume dans les jeux de survie, Enshrouded se déroule dans un univers post-apocalyptique. N’ayant pas encore atteint le niveau de développement nécessaire à déclencher une apocalypse nucléaire ou climatique, le monde fantasy d’Enshrouded a subi un autre type de mal, un peu plus “rustique”: une sorte de brouillard mortel, dont le simple contact limite notre espérance de vie à quelques minutes. Bien entendu, on incarne le seul survivant, chargé de remettre de l’ordre dans tout cela et de reconstruire un semblant de civilisation.
La présentation d’une trentaine de minutes débutait donc avec un personnage de bas niveau, dans son plus simple appareil, ou presque. Nous n’avons pas pu voir l’outil de création de personnage, mais les développeurs nous ont promis qu’il serait assez poussé pour offrir suffisamment de différences entre les avatars. Armé de notre appareil génital et de notre couteau, il s’agit de trouver quelques composants basiques, histoire de "crafter" un premier outil et une première arme. Les amateurs de jeux de survie seront donc en terrain connu. Enfin, jeu de survie, c’est vite dit. Enshrouded se veut clairement comme une expérience un peu plus “chill” que d’autres jeux du genre. Cela commence par une progression assez encadrée, avec des objectifs clairement marqués sur la carte. La gestion de la faim et de la soif n’est pas très poussée, et la mort peu punitive. Autant d’éléments qui permettent au soft de se concentrer sur d’autres points. À commencer par l’exploration. Évidemment, la mécanique du “shroud” (le brouillard) est centrale. Pour faire simple, on est totalement libres de s’aventurer dans la brume, seulement, notre espérance de vie y est drastiquement courte. Un timer est présent en haut de l’écran pour nous rappeler en permanence notre mort imminente.
Pourquoi alors s’aventurer en de tels endroits ? Mais pour le loot, bien sûr ! Un loot qui se récupère en ouvrant des coffres ou en tuant des monstres, qui sont plus forts et plus dangereux dans le brouillard. Armes, armures et équipements divers ont chacun un degré de rareté et des stats correspondantes. Certaines armes et armures sont assez originales, disposant de leur identité propre (on vous laisse le plaisir de la découverte), de quoi donner envie aux joueurs de s’aventurer toujours plus loin pour dénicher ces pièces rares. Le système de combat d’Enshrouded fait dans la simplicité et dans l’accessibilité. À l’instar de bon nombre d’action-RPG, il repose sur l’esquive, le contre et le headshot en ce qui concerne les armes à distance telles que les arcs ou les arbalètes. Un système efficace, mais qui semble manquer de consistance. Même si les ennemis de bas niveau de ne proposaient pas un gros challenge (début du jeu oblige), on émet pour l’heure une petite crainte sur l’intérêt des combats à long terme.
Après avoir parlé action, revenons sur la partie RPG, si vous le voulez bien. Enshrouded propose un système de gain d’expérience et de niveaux, qui nous servent à débloquer des compétences à mesure de notre progression. Trois classes de personnage sont disponibles, à savoir Mage, Guerrier et Chasseur. Le jeu offre toute la liberté au joueur de construire son arbre de compétence, et il est tout à fait possible de partir sur des perks Chasseur et Mage, histoire d’obtenir un mélange des deux. La grande majorité des compétences débloquées étoffent nos capacités en combat, même si certaines d’entre elles vont influer sur le craft.
Le craft, parlons-en. Enshrouded semble beaucoup miser sur la construction. Un système plutôt bien pensé et très intuitif nous permet de laisser libre cours à notre imagination pour construire bâtiments, ponts, escaliers ou plateformes diverses. Le soft semble vouloir laisser les joueurs maîtres de leurs choix. Exemple: on débute à proximité d’un pont à moitié détruit reliant deux collines. Certains joueurs vont choisir de réparer le pont, d’autres vont carrément le détruire pour construire autre chose. Certains vont peut-être même décider de partir dans une autre direction. Le moteur physique semble bien né et permet de réaliser à peu près n’importe quelle construction sans se prendre la tête ou se voir bloquer par des limitations artificielles. Pour les accros à Stardew Valley, il est même possible de creuser la terre et de se faire son propre potager, histoire d’obtenir quelques buffs sans subir l’inflation du supermarché local. La customisation et l’amélioration de notre campement constituent vraiment un pan important du jeu. Et pour nous assister dans cette tâche, on peut recourir à des PNJs délivrés lors de nos expéditions, qui ne manquent pas de rejoindre notre petit havre de paix. Si cela ne suffit pas, 15 autres joueurs bien humains peuvent nous rejoindre en ligne pour nous prêter main forte. Seul le campement de l’hôte bénéficie des évolutions, mais les autres joueurs gardent le loot ainsi que les points d’expérience obtenus durant la partie.
La fin de cette présentation consistait à nous en montrer la map du jeu. Celle-ci semble d’assez grande taille, avec plusieurs biomes bien caractéristiques (désert, montagnes enneigées, forêts…). Si on ajoute la possibilité de creuser pour créer des passages souterrains entre les montagnes, on obtient un terrain de jeu plutôt fourni. Ne comptez pas sur la présence de véhicules, le seul moyen de déplacement étant nos bons vieux pieds. Pour faciliter les déplacements, un système de fast travel est disponible. En plaçant une balise, on peut revenir à notre campement à partir de n’importe quel endroit de la map (sauf dans le brouillard).
Le jeu est pour l'instant prévu uniquement sur PC. Concernant la fenêtre de sortie, aucune date n’a été avancée pour l’heure, mais de l’aveu des développeurs, une sortie en fin d’année est envisageable. En tout cas, le studio prendra le temps qu’il faudra pour fignoler son jeu, n’étant pas pressé par un éditeur. Un des (rares) avantages d’être un studio indépendant. Après cette présentation “hands off”, on a en tout cas assez hâte de mettre nos mimines sur le jeu, pour en évaluer toute la profondeur.
Dernière modification le 28/08/2023 à 14:25.
Commenter