N’est pas Pokémon Go qui veut. Après le succès phénoménal du jeu mobile sorti en 2016 (déjà), Niantic a longtemps cherché la recette, sans vraiment la retrouver. Pikmin, Harry Potter ou encore la NBA, autant de droits récupérés par Niantic pour des jeux qui n’ont jamais vraiment trouvé leur public. Toujours à la recherche d’une licence sur laquelle appliquer sa formule, le studio a jeté son dévolu sur Monster Hunter, la licence phare de Capcom. Un choix plutôt pertinent, tant l’univers de Monster Hunter se prête bien à un jeu en réalité augmentée. Et cette fois-ci, Niantic ne se contente pas de mettre un skin Monster Hunter sur son jeu, mais propose une expérience cohérente et profonde.
Exit les petits Pokémon à capturer, place aux gros monstres à tabasser joyeusement dans la rue. Dès le lancement du jeu, on est en terrain connu : une carte des environs fonctionnant à partir du GPS, des points d’intérêts disséminés, et des monstres à taper. Il faut donc mettre en marche ses petites jambes et aller faire le tour du pâté de maisons pour se lancer dans l’aventure. Premier point intéressant : un système de biomes est intégré. On trouve donc le désert, la plaine et la jungle. Il suffit de faire quelques dizaines de mètres pour changer de biome, et avoir une chance de tomber sur des monstres ou des ressources différentes. Et pour ne pas laisser de côté les joueurs les plus sédentaires, les biomes changent toutes les 24 h. Plutôt malin.
Mais il est temps d’aller chasser du Jagras et du Kulu-Ya-Ku. Pour cela, il suffit d’un simple clic sur un monstre situé à proximité de notre avatar. Contrairement aux autres jeux de Niantic, les combats se veulent assez dynamiques. Monster Hunter oblige, on peut déplacer son personnage en effectuant des roulades, et attaquer en touchant l’ennemi. Simple et efficace. Pas de combos au menu, simplement la possibilité de déclencher une attaque chargée en maintenant son doigt un peu plus longtemps. Les armes à distance permettent également de viser manuellement et de choisir différents types de munitions en fonction des monstres en face. D’ailleurs, chaque arme dispose de sa petite spécificité. Enfin, un système de lock permet de cibler des parties spécifiques du monstre pour farmer certaines ressources. Six armes sont disponibles au lancement, correspondant aux classiques de la licence : épée et bouclier, grande épée, épée longue, marteau, arbalète et arc. Les développeurs promettent l’arrivée progressive de nouvelles armes pour diversifier le gameplay. S’il ne faut pas vous attendre à des affrontements aussi techniques que dans les épisodes sur consoles, Niantic a le mérite de respecter l’esprit de la série, tout en rendant le tout accessible et instantané.
Une autre activité de Monster Hunter Now qui sait user nos petites jambes consiste à ramasser des ressources. Comme dans tous les opus de la série, il s’agit de farmer des minerais, os ou plantes afin d’améliorer nos armes et armures et d’en crafter de nouvelles. Deux solutions s’offrent alors à nous : taper des petits monstres ou se déplacer aux points d’intérêts indiqués sur la map pour collecter telle ou telle ressource. Un bon point : même à la campagne, le nombre de points d’intérêts est suffisant pour s’assurer un apport suffisant en ressources, et faire progresser notre personnage. Contrairement à d’autres jeux du genre, Monster Hunter Now pense aux non-citadins.
Il pense aussi à ceux qui ne se baladent pas en permanence avec leur smartphone sous les yeux, par prudence ou simple politesse. Cela passe par notre Palico, qui se charge de collecter toutes les ressources à proximité sans avoir à laisser l’application tourner sur notre téléphone. Mieux, le jeu nous offre la possibilité de marquer chaque monstre avec le paintball, afin de l’affronter tranquillement dans notre canapé, une fois rentré chez nous. Malheureusement, les billes de paintball sont limitées, et il faut mettre la main au porte-monnaie pour en acquérir un grand nombre. Globalement, on apprécie grandement ces changements, qui rendent l’expérience de jeu plus agréable, nous laissant profiter du jeu à notre rythme.
Si l’essentiel des monstres peuvent être combattus seul, pour venir à bout des plus coriaces, la coopération est de mise, le jeu nous donnant la possibilité de grouper avec les joueurs à proximité avant de lancer une chasse (jusqu’à 4 joueurs). Si les citadins trouveront sans mal des compagnons, les autres peuvent inviter leurs amis (IRL) avec un système de code ami. Dernier point à aborder, et pas des moindres, celui de la monétisation. Niantic est connu pour être assez généreux avec les joueurs les moins prompts à dégainer la carte bancaire, et Monster Hunter Now ne semble pas faire exception. Sur la petite dizaine d’heures passées en compagnie du jeu, nous ne nous sommes jamais sentis bloqués au point de devoir payer, même si la tentation d’obtenir quelques items plus rapidement (dont les fameuses billes de paintball) est forcément présente par moments.
Il faudra évidemment confirmer cette impression dans le temps, mais pour l’instant, Monster Hunter Now part sur les rails d’un bon free-to-play. D’autant plus qu’on sent vraiment que les développeurs en ont gardé sous le coude niveau contenu, et peut-être même un peu trop. Avec seulement 13 monstres et 6 armes disponibles, on a assez vite fait le tour de la question, et l’essentiel de nos sessions se résument rapidement au farm intensif. Il faudra donc que Niantic tienne un bon rythme de sortie pour maintenir les joueurs en haleine.
Monster Hunter Now est une bonne surprise. Collant parfaitement à l’esprit de la licence, il parvient à proposer une expérience sur mobile tout à fait satisfaisante pour tous les fans de la série. En l’état, il est difficile de donner une note définitive au titre, tout le contenu n’étant pas encore déployé. Mais il serait dommage de ne pas lui donner sa chance, pour peu que vous soyez fans de la licence, ou simplement curieux.
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