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Infinity Strash : DRAGON QUEST The Adventure of Dai

Pas la meilleure publicité pour le manga

Populaire s’il en est, Dragon Quest : The Adventure of Dai est un manga sorti à la fin des années 1980, en même temps qu’un certain Dragon Ball. Un shônen qui a su marquer une génération entière (même s’il est resté dans l’ombre de Dragon Ball chez nous). La non-existence d’une adaptation vidéoludique depuis trente ans était donc une anomalie désormais réparée: Infinity Strash : Dragon Quest The Adventure of Dai débarque dans nos contrées. Et le rêve de toute une génération n’est pas loin de se transformer en cauchemar…


Infinity Strash nous met de suite dans le vif du sujet, en nous faisant incarner le jeune Dai dans un combat contre son père en guise de tuto. À l’issue de celui-ci, on s’attend à pouvoir incarner le jeune combattant et explorer l’île dans des phases de gameplay. Que nenni. Le jeu nous balance une très longue séquence cinématique qui couvre tout le premier arc du manga, et d'une manière assez grossière. Une succession d’écrans fixes, reprenant des cases du manga, et découpés à la hache. En guise d'introduction, on a vu mieux… Fort heureusement, le doublage japonais permet de tonifier un tant soit peu tout ça. Le découpage du jeu est d’ailleurs un gros problème, tant l’équilibre entre phases de gameplay et phases narratives est mal dosé. Si on y ajoute ce côté mou du genou, l’ensemble devient vite insupportable, et les fans comme les nouveaux venus auront tôt fait de zapper toutes ces séquences narratives. Si l’ambition derrière le titre était de donner envie aux nouveaux de découvrir le manga (pourtant excellent), c’est raté.

Et tu tapes, tapes, tapes

Infinity Strash suit les traces de nombreuses licences adaptées en jeu vidéo avant lui, avec un budget riquiqui et les limites techniques qui vont avec. Ce n’est pas une grande surprise, mais on était tout de même en droit d’attendre un rendu un peu plus qualitatif qu’un jeu mobile venu du tréfond du Google Store. Les textures sont d’une pauvreté affligeante, tout comme les animations. Shônen s’il en est, Dragon Quest : la Quête de Dai est un manga qui fait la part belle aux combats. Et de ce côté aussi, rien de très intéressant. On passe notre temps à spammer la touche d’attaque, en attendant les cooldown pour balancer une attaque spéciale de temps en temps. Le tout en ayant l’impression de taper dans des sacs de ciment. À aucun moment, on en retrouve l’impact et le dynamisme des affrontements de l’animé. Allez, les combats de boss bénéficient d’une petite mise en scène qui nous fait relever le nez, mais c’est tout. Des boss que l’on affronte parfois deux ou trois fois de suite, renforçant le côté redondant.

Un rythme abominable

Et pour arriver à ces combats de boss, la structure est toujours grosso modo la même : on traverse des environnements vides, en avoinant des trash mobs sans aucune forme de challenge, le tout en une dizaine de minutes chrono. Seul le mode difficile nous oblige à utiliser un tant soit peu l’esquive et le contre. Ce bourrinage constant et “no brain” est vraiment regrettable dans un manga à l’univers aussi étoffé, qui ouvrait bien d’autres possibilités. À aucun moment, on ne se sent immergé dans le monde de Dragon Quest Dai, le titre nous donnant l’impression de jouer à un vulgaire gacha mobile ultra cloisonné et répétitif entre deux trajets de métro. Même le nombre de personnages jouables est rachitique au regard du nombre de protagonistes du manga.

Que reste-t-il alors de cette adaptation ? À vrai dire pas grand-chose. On peut citer pêle-mêle une fidélité au scénario de base, quelques techniques spéciales sympathiques, et un mode roguelite vite oubliable, mais qui a le mérite d’éviter l’écœurement. Dans ce mode de jeu, intitulé Sanctuaire, on peut parcourir des donjons et améliorer ses personnages dans des arènes qui se ressemblent toutes. Concernant le mode Histoire, la fin arrive bien vite (comptez une dizaine d’heures) et comme un cheveu sur la soupe. Celle-ci correspond au tome 16 du manga, sur les 37 disponibles.

Verdict: 4/10

Attendue de longue date, cette adaptation vidéoludique des aventures de Dai n’est clairement pas à la hauteur. Suivant le chemin de bon nombre de licences adaptées en jeu vidéo, le titre fleure bon le budget serré et la facilité. Le nom ne fait pas tout, et un gameplay ultra pauvre, une immersion proche du niveau de la mer et un aspect technique fauché comme le blé auront tôt fait de faire fuir les fans comme les nouveaux venus. Une déception à tous les niveaux.

Infinity Strash : DRAGON QUEST The Adventure of Dai

Critique rédigée par Ataru
Publié le 13/10/2023 à 13:00
Edité le 13/10/2023 à 13:00

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