En cette année 2024, la Nintendo Switch rame comme elle peut pour nous offrir à manger. La console semble bel et bien en fin de vie, l’occasion de goûter à des remakes, remasters et autres portages. Kingdom Come : Deliverance Royal Edition débarque donc pour satisfaire nos désirs de jeu de rôle à l’ancienne. Reste à voir dans quelle catégorie de portages se classe cette version Switch.
Revenons un moment en 2018 pour vous présenter brièvement Kingdom Come: Deliverance. Sorti sur PlayStation 4, Xbox One et PC, le titre de Warhorse Studios avait pour ambition de nous mettre dans la peau d’un jeune apprenti chevalier dans l’Europe de l’Est de 1400 pour vivre une aventure dans un Moyen-Âge réaliste. Pas de donjons ni de dragons, et encore moins de magie. Seulement du rôle-play et des combats à l’épée. Un jeu sans concession, qui fut plutôt apprécié des joueurs pour sa proposition mine de rien assez originale. Un jeu également buggé jusqu’à l’os à sa sortie, qui a fini par être réparé à coups de patchs. C’est donc la Royale Edition, version définitive du jeu, qui arrive sur notre chère console hybride. Cette édition contient l’intégralité des DLCs sortis (six au total), ainsi qu’un doublage anglais. Pour bénéficier des voix françaises, il faut télécharger le pack additionnel sur l’Eshop et avoir assez d’espace sur la console.
Comme à chaque portage de ce type, c’est avec un mélange de curiosité et de crainte que j’ai lancé le jeu. Et le résultat est loin de la catastrophe redoutée. Saber Interactive a réussi le même exploit que pour The Witcher 3 : faire rentrer (un peu au chausse-pied) un titre ambitieux et au contenu colossal dans une console portable au hardware totalement dépassé. Console portable, car autant vous prévenir tout de suite : jouer à Kingdom Come : Delivrance Switch sur télé n’a strictement aucun intérêt, le jeu étant disponible sur toutes les autres plates-formes en beaucoup plus joli. Le véritable intérêt de ce portage est la portabilité. Certes, dès le lancement, on voit les coups de rabot partout : résolution dynamique et léger flou permanent, textures qui piquent les yeux dès lors qu’on s’approche un peu trop près de certains décors, et framerate bloqué à 30 images/seconde. La distance d’affichage en prend également un coup, avec un décor fortement pixelisé dès lors qu’on porte son regard au loin. Mais il faut avouer que la magie opère malgré tout. Une fois immergé dans le jeu, on finit par oublier assez facilement ce downgrade technique pour profiter de l’immense richesse que le titre nous offre, notamment du côté de sa narration et ses dialogues. Côté jouabilité, le titre parvient à conserver une bonne prise en main, même en portable. On regrette cependant que le mini-jeu de crochetage de serrure, toujours aussi peu intuitif sur consoles, n’ait pas été patché. Comme pour The Witcher 3, les équipes de Saber Interactive ont réussi à faire les bons choix, et à rogner tout ce qui était nécessaire, sans impact majeur sur la jouabilité du titre. Surtout, le jeu tient ses 30 images par seconde en toutes circonstances, nous évitant la désagréable sensation de saccades.
En passant sur Nintendo Switch, Kindom Come: Deliverance perd donc des plumes côté technique, mais garde sa proposition radicale : celle d’un jeu de rôle ultra immersif, dans un Moyen-Âge aussi réaliste que possible. Il faut accepter des combats parfois mous et un peu bordéliques, et un rythme assez lent de manière générale, pour mieux s’immerger dans la peau d’un petit-fils de forgeron devenant écuyer du roi. À certains égards, Kingdom Come : Delivrance pourrait presque être considéré comme une “simulation de vie au Moyen-Âge”, tant la liberté offerte au joueur est grande.
Avec Kingdom Come: Deliverance, Saber Interactive confirme son expertise dans les portages ambitieux sur Nintendo Switch. Dans la lignée d’un The Witcher 3, le titre a certes été raboté, mais reste parfaitement jouable, et parvient à conserver son caractère immersif. L’occasion parfaite de découvrir ce petit OVNI du jeu de rôle en format nomade.
Dernière modification le 04/04/2024 à 20:01.
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