Un environnement inconnu et hostile, des ressources à collecter en veux-tu en voilà, et un unique but : survivre. The Planet Crafter a tout du jeu de survie post-Subnautica. Sauf qu’ici, c’est plutôt l’aridité qui domine. Exit les océans, bienvenue sur “nom de planète au hasard” : un monde hostile, sans atmosphère et aux aléas climatiques extrêmes (ces foutues tempêtes de sable…). Notre but ? Transformer cet enfer en petit paradis pour Terriens, en terraformant la planète pour la rendre habitable. Vaste projet…
Comme dans Subnautica, on atterrit comme un cheveu sur la soupe, sans connaître les raisons qui nous ont fait échouer ici. Tout juste a-t-on droit à une petite cinématique de quelques secondes montrant notre vaisseau à la dérive se poser en catastrophe avant d'être lâchés dans le bain. Mais contrairement à son aîné, The Planet Crafter ne s'embarrasse pas trop d’ambitions narratives, du moins pendant les premières heures de jeu. Une fois arrivé à un certain point, on débloque cependant un élément qui nous permettra d’en apprendre un peu plus sur l’univers du jeu, et surtout la raison pour laquelle le destin nous a fait atterrir sur cette planète. Pour terraformer cette planète, il faut augmenter trois éléments: l’oxygène, la pression atmosphérique et la chaleur. Améliorer un de ces trois éléments fait monter notre index de terraformation en haut à droite de l'écran. Un projet aussi ambitieux que celui d’assainir l’eau de la Seine, mais pas de panique : le jeu nous donne régulièrement des petits objectifs intermédiaires pour nous guider dans notre quête, comme par exemple créer un ciel. Les ressources à disposition nous permettent de crafter des objets et équipements qui nous aideront dans notre tâche. Évidemment, les ressources les plus rares sont aussi les plus difficiles et les plus dangereuses à dénicher. Il faut donc constamment veiller sur sa jauge d’oxygène, de faim et de soif. En plus des ressources de craft, il faut donc toujours prévoir sa pause sandwich. Comme dans Subnautica, on débute par de petites explorations, en prenant garde à ne pas trop s’éloigner du vaisseau, avant de crafter nos premiers équipements et de nous enfoncer plus profondément dans les secrets de cette planète. Force est de constater que cette boucle de gameplay, pourtant largement éprouvée, fonctionne toujours aussi bien, en se montrant hyper addictive. “Et si je craftais encore ce petit réservoir d'oxygène pour aller voir ce qui se cache derrière cette colline ?"
Petit à petit, on commence à faire de cet environnement hostile notre chez-nous. Au départ, on trouve assez facilement les ressources en nourriture nécessaires sur notre chemin et autour de notre capsule, mais rapidement, il faut être capable de produire eau et denrées alimentaires par nous-mêmes. Idem pour l’énergie, qui devient vite une ressource importante. Pour cela, rien de mieux qu’une base, montée par nos soins. Dans celle-ci, on pourra produire notre propre électricité par exemple, d’abord à base d’éolien, puis plus tard de nucléaire. La personnalisation de la base est très poussée, avec la possibilité d’agencer les différents modules comme bon nous semble, et de créer une base sur plusieurs étages. Bien évidemment, il est possible de créer plusieurs bases, pour profiter au mieux des ressources de la map.
Une fois lancé, on passe le plus clair de notre temps à débloquer les prochains éléments dans l’arbre de compétence, pour augmenter cette foutue productivité et avancer la terraformation. Et pour cela, la “destruction créatrice” chère à Schumpeter se montre indispensable : il faut veiller à recycler les installations obsolètes pour obtenir les ressources nécessaires à la construction de nouvelles et aboutir à notre petit paradis capitaliste. Tout comme dans Satisfactory, une partie du plaisir du jeu consiste à automatiser au mieux sa production, avant d’admirer le travail. Enfin, admirer, pas trop longtemps, car la faim et la soif se font rapidement ressentir. Il faut donc tout de même rester relativement actif en permanence pour ne pas voir nos jauges s’épuiser. Dans The Planet Crafter, la mort n’est pas très punitive. En cas d’échec, le jeu nous renvoie simplement à la dernière base visitée en nous enlevant une partie de notre inventaire. Les caractéristiques et compétences de notre personnage peuvent également être améliorées pour favoriser notre exploration.
On peut ainsi améliorer sa réserve d’oxygène, ou encore sa combinaison, pour se déplacer plus rapidement et couvrir de plus grandes distances. À mesure que l’on fait progresser notre personnage, l’exploration prend de l’ampleur, et le jeu révèle ses secrets. Sans trop spoiler, on tombe régulièrement sur des environnements inédits, renfermant des ressources précieuses qui feront prendre à l’aventure une autre tournure. Certaines zones inaccessibles en début de jeu s’ouvrent dès lors que l’on a rempli certaines conditions de terraformation, ce qui nous pousse à charbonner encore plus. Par exemple, débloquer l’entrée d’une galerie bloquée par de la glace en montant la chaleur, ou se débarrasser des tempêtes de sable dans une région en créant une atmosphère. La carte n’est pas immense, mais elle sait réserver son lot de jolis biomes et panoramas. On a tout le temps quelque chose à faire, addictif. Le genre de jeu où on commence notre session sans savoir quand elle se finira. Pour peu qu’on aime l’exploration, le gouffre à temps est encore plus profond. Certes, il ne faut pas être allergique aux allers-retours fréquents, et se montrer un peu patient dans la progression, mais le jeu en vaut la chandelle.
Une des grandes réussites du jeu tient également dans son changement d’ambiance progressif. À mesure que l’on terraforme la planète, cet environnement hostile et inquiétant se transforme sous nos yeux en petit paradis vivable et fourmillant de vie. D’un point de vue technique, le jeu n’a clairement pas le charme d’un Subnautica, avec des modèles 3D assez rudimentaires. Le titre reste toutefois assez agréable à l'œil pour être parcouru sans déplaisir. Et vu la taille ultra réduite de l’équipe de développement (un couple, aidé ponctuellement par deux ou trois renforts), livrer un jeu aussi bien fini relève presque de l’exploit. Aucun bug majeur n’est à signaler, mis à part quelques problèmes mineurs de textures ou de collisions, et le titre tient ses 60 images/seconde sans broncher et sans avoir un PC de la NASA. Comptez une trentaine d’heures pour voir le bout de l’aventure. La fin se présente sous différentes formes selon les choix qu’on a opérés. De quoi assurer une bonne rejouabilité. Le mode multi propose quant à lui de terraformer en compagnie de huit joueurs sur la même planète.
The Planet Crafter ne révolutionnera pas le jeu de survie et de crafting, mais il se montre assez solide pour s’imposer à tous les amateurs du genre. La boucle de gameplay simple, mais efficace et hyper addictive, arrive à nous donner envie d’avancer et d’en voir plus. Voir une planète hostile se transformer en coin paradisiaque (ou presque) sous nos coups de pelle a quelque chose d’immensément satisfaisant. On regrette cependant un scénario qui manque un peu de profondeur.
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