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Réhabilitons ensemble : Zelda Skyward Sword

Le génie incompris

Tears of the Kingdom (ou TOTK), tout le monde n’a que ce mot à la bouche, depuis que la saga a connu sa métamorphose en 2017 avec The Legend of Zelda : Breath of The Wild sur Nintendo Switch. Ayant poncé les deux jeux bien comme il faut (environ une centaine d’heures chacun, ce qui constitue un record digne du Guiness Book me concernant), j’ai pris quelques mois pour me sevrer. Mais voilà, l’appel de l’aventure, des coups d’épées dans les hautes herbes et des tuniques vertes était trop grand. Je décide alors de relancer un jeu qui traîne dans mon backlog Switch depuis quelques mois : The Legend of Zelda : Skyward Sword. Cet opus si décrié, que j’avais touché à sa sortie sur Wii sans jamais le finir, n’attendait que moi, bien installé au fin fond de ma console. Depuis, j’ai pu finir le jeu, et je vous donne quelques bonnes raisons d’y replonger. Avec beaucoup de passion, et un soupçon de mauvaise foi, réhabilitons ce Zelda mal-aimé.

Le motion gaming, finalement, c'est plutôt sympa

Parmi les gros points noirs du jeu pointés par les joueurs à sa sortie, la présence de motion gaming avancé était sans conteste celui qui revenait le plus souvent. J’avoue ne pas trop avoir compris cet argument, déjà à l’époque. Certes, reproduire tous les mouvements nécessaires pouvait paraître un peu fastidieux, mais le jeu était d’une précision jamais vue, grâce à la présence du Wii Motion Plus. Cette version Switch permet toujours de profiter du contrôle de mouvement, mais également de jouer à la manette pour les plus réfractaires. Si les contrôles au Joy-con sont immersifs, je ne dis pas non à la possibilité de continuer mon aventure bien, affalé dans mon canap’ après une journée de labeur. On retrouve donc le côté innovant du motion gaming, mais aussi plus classique de la jouabilité manette. Le meilleur des deux mondes, en somme. Même si avec les Joy-cons, on se rend compte que le jeu perd un peu en intérêt en mode manette. Petit bonus "iencli", le jeu d'origine sur Wii était fourni avec une Wiimote dorée du plus bel effet.

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Une direction artistique sublimée sur Switch

Certes, la Nintendo Switch n’est pas un monstre de puissance, mais comparé à la version Wii sortie en 2010, il n’y a pas photo. Sans aller jusqu'à la prise de risque d'un Wind Waker et son cel-shading, la direction artistique du jeu, façon aquarelle, était assez originale pour l'époque. Malheureusement, sur sa version d’origine, le rendu ressemble plus à une bouillie de pixels qu’un tableau de Paul Cézanne. Chose réparée dans la version Switch, qui rend enfin honneur au jeu avec sa haute définition. Bon, il ne faut toujours pas regarder les textures de trop près par contre, sous peine de migraines, mais l’ensemble se révèle franchement regardable.

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Des donjons "master race"

Zelda, c’était quand même mieux avec des donjons et des musiques. Bon, je suis un peu provoc’, mais tout le monde sait que l’absence de donjons est le (seul ?) gros point noir de Breath of the Wild (même si Tears of the Kingdom a en partie corrigé le tir). Et sur ce point, Skyward Sword fait un sans-faute. C’est simple, c’est l’épisode qui propose les meilleurs donjons de la saga à mon goût. En plus de leurs mécaniques bien huilées, ils se permettent de rompre avec les habituelles conventions de la série, en proposant des objets inédits comme le scarabée volant ou la souffleuse magique. On retrouve donc la formule classique des Zelda, avec un donjon = un nouvel objet. Les temples demandent souvent de combiner les différents objets et leur utilisation pour avancer, de la façon la plus maligne qui soit.

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Un game design maîtrisé de A à Z

Skyward Sword est linéaire, et même ultra linéaire. En gros, il consiste à enchaîner les donjons et les zones pré-donjons, sans aucune possibilité d’exploration, ou presque. Le ciel, qui sur le papier était une bonne idée, est d’ailleurs très mal exploité. Il n’y a pas grand-chose à y trouver, hormis de micro-îles et quelques coffres à trésor. Le sentiment d’aventure est également entravé par un découpage en zones cloisonnées. Mais derrière cet aspect ultra linéaire, il y a un énorme point positif : un game design maîtrisé de bout en bout. Skyward Sword est sans doute l’opus de la série avec les mécaniques de jeu les plus solides. Si les donjons sont mémorables, les zones pré-donjons ne sont pas en reste, avec chacune ses propres mécaniques (mention spéciale au désert de Lanelle et ses cristaux à remonter le temps, juste incroyable d’inventivité). Résultat : on ressent assez peu cet aspect couloir, car le jeu ne se renouvelle pas dans ses environnements, mais dans son gameplay. L’histoire, quant à elle, est franchement correcte par rapport à ce qu’on a l’habitude de voir dans la licence. Le jeu joue avec la légende de façon assez subtile, et l’OST est superbe. Skyward Sword, c’est presque un donjon permanent, qui ne laisse absolument aucune place à une quelconque forme de gameplay émergent, mais où l'inventivité des développeurs dégouline de partout.

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Conclusion

Bref, qu’on l’aime ou pas, Skyward Sword reste un très bon épisode, et sûrement le dernier épisode en date avec une image authentique et fidèle à la série. Du Zelda pur jus, avant la (nécessaire) révolution Breath of the Wild. Plein de bonnes idées, mais parfois maladroit dans son exécution (je pense notamment à l’exploitation du ciel). Son but n’est pas de renverser la table, mais d'offrir un prélude à la légende ; un concentré de lore et d’histoire, agrémenté d’un level design aux petits oignons. C’est un peu tout le contraire de Breath of the Wild et Tears of the Kingdom, même si paradoxalement, il en pose quelques prémices, comme la gestion de l'endurance. Et rien que pour ça, il vaut le coup d’être joué.

Nintendo Switch The Legend of Zelda: Skyward Sword Zelda

Chronique rédigée par Ataru
Publié le 21/06/2024 à 15:02

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