Sorti en 2018, Kingdom Come: Deliverance arrivait avec une proposition mine de rien assez originale. Celle d’un monde ouvert dans un univers médiéval “réaliste”, le royaume de Bohême du XVe siècle. Exit les délires de fées, dragons, ou autres elfes. Dans Kingdom Come, on est le fils du forgeron qui doit livrer une épée au chevalier du coin. Un joli succès qui lui a même valu un portage sur Nintendo Switch. Kingdome Come: Deliverance II veut pousser le délire encore plus loin. Le petit studio tchèque est devenu bien plus grand, avec 250 développeurs sur ce projet de suite. Kingdom Come: Deliverance II est-il parti pour devenir le Witcher 3 de Warhorse Studios?
Nous avons pu mettre la main sur une version actuelle du jeu, d’une durée de 50 minutes environ. Disons-le d’emblée, “KCD2” est un jeu qui se savoure sur la longueur, et il n’est pas question ici d’être exhaustif, mais de vous donner un premier sentiment général sur un jeu qui demande une forte implication du joueur. Le titre est une suite directe. Une suite toutefois pensée pour que les joueurs n’ayant pas fait le premier épisode puissent prendre le train en marche sans trop y perdre, d'après les développeurs. Dès les premiers contacts, ce qui frappe, c’est la volonté de pousser au maximum les potards en termes d’immersion. Une histoire plus sombre et un poil plus “épique” que celle du premier épisode, où notre bon Henry va devenir un véritable combattant, au beau milieu de luttes de pouvoir. La carte du monde a été doublée depuis le premier épisode: on y retrouve toujours cette Bohême, ainsi que le Kuttenberg, où énormément d’éléments historiques et culturels ont été intégrés au jeu. Sans être un expert de cette région et de cette période historique, on ressent toute la volonté de Warhorse Studios de traiter leur histoire avec le plus grand respect possible.
En début de séquence, nous sommes lâchés au cœur de la ville de Kuttenberg, où ce bon vieux Menhard von Frankfurt nous provoque en duel. De quoi se faire une idée du système de combat, qui reprend les bases du premier épisode, cherchant encore plus de réalisme dans le maniement des armes. Parade, riposte, angle d’attaque sont à gérer avec précision pour venir à bout des ennemis. On ressent bien la lourdeur de l’épée et l’inertie du personnage, même en vue à la première personne. Nous n’avons pu participer qu’à des petites escarmouches lors de cette preview, mais les développeurs promettent des batailles plus massives au cours du jeu. Des armes à distance ainsi que des combats à cheval seront aussi de la partie. Il faut un petit temps de prise en main pour maîtriser le système de combat, qui punit très sévèrement la moindre erreur. La ville, très grande, regorge de vie. Les différents quartiers ont tous leur ambiance bien propre, et les animations des PNJs ont clairement franchi un cap depuis le premier épisode. L’exploration est plutôt intéressante, car les développeurs ont fait l’effort d’éviter les points d’intérêts partout. L’interface est globalement très épurée, et seule une boussole plutôt rudimentaire sert à nous repérer. Encore une fois, immersion avant tout. Il faut vraiment passer du temps à observer son environnement et les réactions des PNJs pour mener à bien sa quête. Petit bémol toutefois sur la carte du monde, très jolie, mais qui manque un poil de clarté pour se repérer. Il reste également un petit travail de débogage à faire concernant les dialogues, ce qui explique sans doute le report du jeu à début 2025.
KCD2, prend le contre-pied de beaucoup de titres du genre, avec un rythme assez lent et posé. Le jeu prend son temps, pour nous raconter une histoire et nous immerger dans son univers. Cela passe notamment par des longues phases de dialogues, encore mieux mises en scène que dans le premier épisode. Des dialogues tout en nuance, où chacun de nos choix de réponses peut avoir de grandes conséquences sur la suite de l’histoire. On peut toujours choisir entre la persuasion, la domination, ou encore la crainte pour arriver à nos fins. Gros point positif : on ne voit pas arriver les réponses et réactions des PNJ à 100km en fonction de notre choix, ce qui réserve parfois de bonnes (ou mauvaises) surprises. Là encore, immersion avant tout. La qualité des animations ainsi que des expressions faciales ont aussi fait un bond en avant. En technique pure, le jeu ne rivalise pas avec les plus gros mastodontes, mais la direction artistique “réaliste” fonctionne à merveille. Le niveau de détail des environnements est assez fou, notamment en forêt. On a vraiment l’impression de déambuler dans cette Bohème du XVe siècle. Le jeu semble déjà bien mieux tourner que son aîné, qui avait été miné par les problèmes techniques à sa sortie. Ici, tout est fluide, et les 60 images par seconde ne bronchent pas.
Kingdom Come: Deliverance II peut-il devenir le Witcher 3 de Warhorse Studios ? Peut-être. Il reste à voir si les ambitions du studio se confirmeront dans la version finale. Mais si toutes les pièces du puzzle s’imbriquent bien, le résultat peut être phénoménal. Rendez-vous est pris le 11 février 2025 pour un retour en Bohème.
Commenter