Grande tradition de l'automne et des jours pluvieux, Call of Duty revient avec Black Ops 6. Après un Modern Warfare 3 en demi-teinte, c’est Treyarch qui est de retour aux affaires, avec une volonté d’opérer un retour aux sources, et de proposer un solo digne des meilleurs épisodes de la série. Pari tenu ?
S’il y a un point sur lequel Call of Duty: Black Ops 6 cherche à se démarquer de son prédécesseur, c’est sa campagne solo. Là où Modern Warfare 3, sorti l’année passée, proposait le service minimum, on a ici à faire à une campagne renouvelée qui porte clairement la patte de Treyarch. Bien rythmée, bien mise en scène et suffisamment variée, elle nous tient facilement en haleine durant la dizaine d’heures nécessaires à en voir le bout. Le scénario nous fait vivre la Première Guerre du Golfe sous un autre angle. La fameuse unité secrète Black Ops se vautre dans les grandes largeurs lors d’une opération au Koweït. Blacklistés, ils vont donc devoir se débrouiller pour poursuivre leur enquête seuls sur le Panthéon, groupe paramilitaire obscur. On y retrouve une ambiance très “Mission Impossible”, avec notre équipe de choc menant des missions aux quatre coins du globe pour sauver le monde d’une organisation malfaisante. Un scénario quelque peu éculé, mais qui bénéficie de jolis rebondissements pour nous surprendre tout du long. En plus de cette ambiance très réussie, les niveaux proposent une belle variété, avec des phases de shoot scriptées dans la plus pure tradition de la saga, mais aussi d’autres plus surprenantes. Comme cette mission d’infiltration au sein d’un meeting de Bill Clinton. Car Black Ops 6 joue avec les personnages historiques de manière assez fine.
Le jeu se permet même le luxe de proposer des niveaux en “monde ouvert”. Comprenez par là qu’on est lâchés sur une carte relativement grande, avec plusieurs objectifs principaux à compléter, mais aussi quelques objectifs secondaires histoire de glaner de l’équipement. Entre deux missions, retour dans notre QG bulgare, qui sert de HUB, où l’on peut débloquer des bonus ou améliorer ses armes moyennant de l’argent récolté lors de nos pérégrinations. L’IA n’est toujours pas super finaude, mais dans les niveaux de difficulté un peu poussés, elle punit très vite. Impossible donc de foncer tête baissée dans la mêlée. Franchement, cette campagne peut justifier à elle seule l’achat du jeu, car on avait plus eu droit à un solo aussi réussi depuis… Modern Warfare 1 ? Seul petit regret : l’absence de coopération, alors que les niveaux en semi-monde-ouvert s’y prêtent à merveille.
Le mode multijoueurs est le cœur de chaque Call of Duty, et Black Ops 6 ne fait pas exception. Cette année, Treyarch a introduit plusieurs nouveautés tout en conservant l’essence compétitive de la série. On retrouve donc les modes de jeu habituels (mêlée générale, match à mort par équipe, domination…) mais aussi des nouveaux comme l’ordre d'exécution, sorte de match par équipe où une cible adverse est désignée aléatoirement, et son exécution rapporte plus de points. Le système de progression opère un retour aux sources bienvenu après le Battlepass peu compréhensible de Modern Warfare 3. On débloque les accessoires d’une arme en la montant de niveau, ainsi que toutes les autres armes de sa catégorie (par exemple les fusils à lunette). Les atouts sont toujours de la partie, avec une petite nouveauté : chaque atout est assimilé à une classe. En équipant trois atouts de la même spécialité, on débloque un bonus lié à la classe. De quoi varier les approches et les parties. Le feeling est dans la veine des précédents opus. Plutôt arcade, assez nerveux, et diablement efficace. Treize maps sont de la partie, un contenu plutôt généreux pour un lancement. Seule véritable ombre au tableau, le respawn parfois hasardeux. Il n’est pas rare de tomber sur une équipe qui connaît assez bien les points de spawn pour nous piéger, et c’est assez rageant.
Autre gros morceau de la licence depuis quelques opus, le mode Zombie est toujours de la partie. Et c’est un véritable retour aux sources, loin de l’espèce de Warzone remanié de Modern Warfare 3. Il est à nouveau question de faire face à des vagues de zombies de plus en plus résistants, en essayant de survivre le plus longtemps possible. Jouable jusqu’à quatre, il est également possible de s’y essayer en solo, en sauvegardant sa partie. Le but est simple : accumuler de l’argent et de l’équipement pour se renforcer à mesure que les hordes nous tombent dessus. Il est possible de sécuriser notre loot de ressources en ayant recours à l’extraction, proposée toutes les dix vagues. Les deux cartes proposent un level design vraiment bien pensé, avec pleins de petits secrets à découvrir. En bref, ce mode Zombie est lui aussi une franche réussite.
Treyarch nous livre un épisode très solide, qui signe un retour aux sources sur plusieurs aspects. La campagne solo est la meilleure depuis longtemps, tandis que le multijoueurs prend les bonnes bases et revient à l’essentiel, avec un feeling très “Black Ops” premier du nom. Un opus qu’on recommande chaudement.
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